Vers zéro décès maternels évitables

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Appel à l’action de l’OPS
Zéro décès maternels évitables

Depuis 2015, la mortalité maternelle n’a cessé d’augmenter dans la Région des Amériques, ce qui souligne la nécessité urgente d’agir. Le rapport de mortalité maternelle (RMM) est revenu en 2020 au même niveau que celui observé au début des années 2000, soit un recul de 20 ans. Entre 2015 et 2020, le RMM a augmenté de 17 % dans la Région des Amériques, pour atteindre le nombre de 25 décès maternels par jour en 2020.

Cette situation a mis en évidence la fragilité des progrès réalisés dans la Région. Celle-ci doit réduire le RMM actuel pour atteindre l’objectif régional figurant au Programme d’action sanitaire durable pour les Amériques de l’Organisation panaméricaine de la Santé, qui est de 30 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici 2030, et pour atteindre la cible 3.1 des objectifs de développement durable.

Entre 2020 et 2023, le RMM a baissé de 19 % dans la Région, pour atteindre le nombre de 59 décès pour 100 000 naissances vivantes. En Amérique latine et dans les Caraïbes, le RMM atteignait 77 décès pour 100 000 naissances vivantes, comme vient de le révéler, en avril 2025, le Groupe interagences pour l’estimation de la mortalité maternelle.

En juin 2024, le Directeur de l’OPS a lancé un appel à l’action et publié une stratégie visant à relever les principaux défis structurels en matière de santé maternelle. Cette stratégie comprend six axes d’intervention stratégiques et 12 pays prioritaires : État plurinational de Bolivie, Brésil, Colombie, Guatemala, Haïti, Honduras, Jamaïque, Mexique, Paraguay, Pérou, République dominicaine et République bolivarienne du Venezuela. Les six axes d’intervention stratégiques sont les suivants :

1.     Renforcer la gouvernance et la gestion exécutive en matière de santé et la prise en charge de la santé maternelle.

2.     Élargir et renforcer le premier niveau de soins, en donnant la priorité aux territoires et aux populations où le RMM et la mortalité maternelle sont élevés.

3.     Renforcer les réseaux de services de santé en mettant l’accent sur les soins de santé maternelle, sexuelle et reproductive.

4.     Assurer la qualité des soins de santé maternelle, sexuelle et reproductive au sein de réseaux de services de santé intégrés.

5.     Faire en sorte que les ressources humaines en santé soient suffisantes, bien réparties, formées, équipées et motivées.

6.     Autonomiser les femmes, les familles et les communautés pour qu’elles puissent prendre soin de leur santé et exiger le respect de leurs droits sexuels et reproductifs.

Les systèmes de santé qui reposent sur une base solide de soins de santé primaires (SSP) permettent d'obtenir de meilleurs résultats, une plus grande équité et une réduction des dépenses de santé. La stratégie proposée, qui vise principalement les femmes qui sont le plus en situation de vulnérabilité, repose sur l'élargissement et le renforcement des SSP.

La réduction de la mortalité maternelle dans la Région des Amériques

Le RMM est en hausse dans la Région des Amériques depuis 2015, malgré une réduction de plus de 16 % entre 1990 et 2015. En outre, la pandémie de COVID-19 a exacerbé l’aggravation de la mortalité maternelle, ce qui a compromis les progrès réalisés dans le but d’inverser la tendance négative et de remédier aux faiblesses systémiques des systèmes de santé régionaux.

Les décès maternels illustrent le manque d’équité

La pandémie a mis en évidence un certain nombre d’obstacles à la garantie d’un accès équitable à des soins de santé adéquats dans la Région. Il s’agit notamment d’un manque d’équité lié au statut socioéconomique, à l’accès aux services de santé, au genre, à l’origine ethnique, au niveau d’éducation, au lieu de résidence et à l’âge. Les données montrent que le RMM reste plus élevé chez les femmes autochtones, les femmes d’ascendance africaine, les femmes vivant dans la pauvreté, les femmes victimes de violence conjugale, les migrantes et les femmes habitant des zones rurales.

Il est possible de réduire la mortalité maternelle

Les outils disponibles, tels que l’accès en temps voulu à des soins spécialisés pour la prise en charge des urgences obstétriques et l’accès aux méthodes contraceptives modernes après l’accouchement, peuvent faire de la réduction de la mortalité maternelle une réalité.

La formation des professionnels fait une différence

L’amélioration de la surveillance, de l’enregistrement et de la classification correcte des décès maternels reste au cœur de toute tentative de lutte contre l’augmentation des décès maternels et de l’orientation des interventions futures de prévention. Grâce au campus virtuel de santé publique de l’OPS, tous les professionnels de la santé peuvent suivre une formation sur le Cadre de surveillance et de riposte concernant les décès maternels et périnatals (disponible en anglais, espagnol et portugais), dans le cadre des efforts déployés pour formuler des stratégies visant à l’amélioration de la santé maternelle.